La vie privée.
Les réseaux sociaux relient entre elles des milliers de personnes dans le but de créer des interactions sociales. Si certains sont destinés à une seule catégorie de personnes (comme les artistes, avec Myspace) ou à une seule catégorie d'échange (comme le travail, avec LinkedIn, cf I-5) d'autres regroupent les amis et connaissances de la vie réelle. Avec Twitter ou Facebook il devient alors très facile de garder des contacts fréquents avec amis et familles, de partager des photos, des vidéos, des idées, de créer des groupes ou d'écrire des articles.
Cependant, pour accéder à un tel type de réseau, il faut s'inscrire. Or lors de l'inscription de nombreuses informations sont demandées de manière anodine. Nom, prénom, adresse, situation amoureuse, âge, localisation instantannée sont alors fournis par les internautes, gratuitement et sans pudeur. Dans un sondage mené par TNS Sofres en mai 2010 sur les Français et leur vie privée sur Internet, plus de la moitié des internautes annonçaient partager volontiers sur le Web leur identité, âge, niveau de diplôme, leurs goûts culturels et statut marital. Plus personnel encore, environ un tiers n’hésitaient pas à communiquer leurs opinions religieuses, politiques, ou encore leur orientation sexuelle.
Diffuser des informations à tout-va sur les réseaux sociaux entraîne cependant des risques comme :
-1) L'usurpation d'identité : n’importe qui peut se faire passer pour une autre personne sur Internet en utilisant des photos et informations publiques. Il est ensuite facile pour cette personne de récolter des données privées auprès de connaissances de la victime, ou à l’inverse d'en diffuser des fausses pour mettre à mal sa réputation. (cf e- pour les conséquences).
-2) Le piratage informatique : les informations obtenues sur les réseaux sociaux peuvent favoriser l'obtention de données confidentielles, notamment bancaires, par exemple via la pratique de phishing (cf lexique). Vous-même avez certainement eu affaire à des tentatives de phishing via votre boîte mail : il s’agit la plupart du temps de messages de banques, de commerces ou d’administrations familières qui demandent vos informations personnelles sous un prétexte quelconque et vous invitent à cliquer sur un lien qui débouche sur un formulaire.
-3) La vente d'informations sur les goûts et habitudes des internautes à des entreprises souhaitant cibler leur communication publicitaire de façon plus ou moins légale à des fins plus ou moins honnêtes, par exemple en pratiquant le spam (cf lexique).
-4) La mise à mal de l'e-réputation des internautes à cause de certains commentaires ou certaines photos parfois difficiles à supprimer, par exemple lors de soirées arrosées certaines photos peuvent être prises puis diffusées à l'insu de la personne concernée. De plus, certaines personnes ne se rendant pas compte des proportions que des photos postées se retrouvent piégées, mises à nues.
Si la plupart des internautes sont aujourd’hui avertis de ces dangers, les arnaqueurs savent bien trouver les « failles humaines » et font évoluer leurs techniques pour augmenter la crédibilité de leurs messages.
La sélection des informations que nous souhaitons faire paraître sur notre profil Facebook nous permet de façonner l’image que l’on percevra de nous. Si je participe à de nombreux événements, que je publie régulièrement des photos prises à des soirées on pensera que je suis une fêtarde qui a de nombreux amis. Facebook nous permet donc de mettre en scène notre intimité. Le nombre toujours plus élevé d’inscrits ainsi que l’augmentation du temps d’utilisation de Facebook indiquent que nous sommes intéressés par l’intimité de nos « amis ».
Cette possibilité de regarder, d’observer l’utilisateur dans sa relation intime avec sa famille ou ses collègues, permet de répondre à notre besoin de "voyeurisme".
En dehors des spam, ou autres usurpateurs d'identités, les réseaux sociaux ont un impact très important sur les adolescents :
-5) En effet, on a pu constater que certains adolescents ayant subi des menaces et intimidations sur ces réseaux ont mis fin à leurs jours. Par exemple, Amanda Todd, une jeune canadienne, a publié une vidéo expliquant les raisons de son mauvais état. Quelques heures après, elle s'est suicidée, ceci en 2009. Ce fait s'est répété à plusieurs reprises dans les années qui l'ont suivies.
-6) Certaines personnes, la plupart ne sont que de jeunes adolescents âgés de moins de 13 ans (âge minimal d'inscription sur Facebook) voient en Facebook, Twitter ou autres, un refuge où ils n'hésitent pas à exposer leur vie, en donnant des informations personnelles. Certains, trop naïfs face à ce système, se font piéger. En effet, des adultes ou personnes malveillantes en font leurs proies, et hors mis les usurpateurs d'identités, les pédophiles y trouvent un moyen efficace. Certains arrivent à donner de la confiance et ainsi profitent des internautes ciblés.
C'est le cas d'un homme espagnol, alors âgé de 24 ans et entraîneur d'une équipe de football junior, qui s'est fait passer pour une jeune fille. Il obtenait grâce à ce faux profil des photos et des vidéos d'enfants nus. Pour cela il a créé une amitié virtuelle fictive. Ceci s'est passé en novembre 2013.
